Etape 35 - Saguaro National Park
Mardi 24 avril 2012. 18 heures. Sortie de Tombstone. Une demi-heure de route et brusquement une rangée de projecteurs et de barrières entoure la Ford. "Merde, c'est quoi, ça ? Un péage ?" Léa arrondit ses yeux et observe le défilé avec étonnement. Au bout de la rangée de voitures, des flics en armes filtrent les entrées et sorties du barrage. Police des frontières. Flics à mâchoires carrées et fusils à pompes à bout de bras. Bref, pas des rigolos. Arrive notre tour. "Hey, we are french... " "I.D., please ?" Le type qui se penche à notre portière a tout sauf du gentil de service. Où sont nos passeports, au fait ? Aïe, dans la poche intérieure de ma veste laissée sur la banquette arrière. Le temps de me retourner pour attraper ma veste, un type s'avance droit sur la voiture et commence à sortir son flingue... Oups ! Allons très doucement sans faire de gestes brusques... C'est bon, mes papiers sont là. Le cow-boy de service garde sa main sur la crosse de son flingue tandis que l'autre examine nos passeports. "Vous êtes Français ? Paris ?" "Yes, Paris !" Quelque chose me dit que ça ne vaut pas la peine d'expliquer au type que Montargis se situe à 110 km plus au sud de la tour Eiffel ! Du coup, le type me rend nos passeports et décoche enfin un sourire. "Good trip !" Okay, tanks... Léa, on se tire rapidement d'ici avant que les deux guguss ne changent leur fusil d'épaule. Je ne sais pas pourquoi, mais il ne vaut mieux pas être espingo sans papiers dans le coin !
Une heure plus tard, nous voici à Tucson. Chouette, l'entrée du Saguaro National Park*** est libre. Du coup, on fonce en direction du Scenic Drive afin de parcourir le parc. Il faut faire fissa. Dans une demi-heure, la nuit tombera, et il n'est pas question de manquer le coucher du soleil sur les plaines hérissées de cactus géants ! Les saguaros se dressent partout. Certains d'entre eux font plus de sept mètres de haut ! Impressionnant. Et quelle chance ! A cette époque de l'année, ils sont tous en fleurs. Du coup, des quatre coins du parc émane un parfum exceptionnel, enveloppant tout et saturant l'air. Léa n'en croit pas son nez et ses yeux ! Jamais, je n'ai senti quelque chose de pareil. Et jamais je n'oublierai ce parfum. Quel bonheur !

En chemin, on laisse la voiture sur le bord de la route et on s'approche des saguaros en attendant le coucher du soleil***. C'est un moment unique et joyeux. Il faut quand même faire attention à ne pas trop s'éloigner, sans quoi on risque de se perdre et de ne pas retrouver la voiture. Quelque chose me dit que cette vallée doit être infestée de serpents et autres méchantes bestioles... Enfin, vient le moment tant attendu. Le soleil se couche derrière l'horizon et, en une fraction de seconde, ses rayons balayent la vallée, frappant de plein fouet les cactus et lançant sur le dos des collines des ombres démesurées. Encore un moment exceptionnel. Nous restons là, sans bouger, à contempler le spectacle, jusqu'à ce que le dernier rayon de lumière disparaisse de l'autre côté de la terre...

Il est grand temps de partir et de rejoindre notre hôtel. Tucson ploie sous le poids de la nuit. Un croissant de lune se mélange au concert des étoiles. Le ciel est d'une pureté inouïe. Plus loin, les premières lampes à arc s'illuminent. Les rues de Tucson son désertes et un sentiment d'éternité nous remplit. Quel délice.



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